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 L'Histoire de Kalis.

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Kalis
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Kalis


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MessageSujet: L'Histoire de Kalis.   L'Histoire de Kalis. EmptyMar 23 Aoû à 16:04

PROLOGUE.

1352CV – L’Année du Dragon.


La pluie tombait en trombes sur la ville de Port-Ponant. On aurait dit une charge de cavalerie ou quelque dieu impatient qui attendait la fin des temps. Tout autre bruit fut anéantit par la tonnerre qui gronda. Les rues étaient désertes à part pour quelques malheureux qui devait travailler pendant une nuit pareille. Gardes et Mécréants. Les adversaires éternelles dans les rues nocturnes des grandes villes de Toril.

Florra courait vite, ses pieds nus sur les pavés trempés de la rue. Elle ne pouvait pas s’arrêter – Il ne fallait pas ralentir. Ses jambes lui faisaient mal. Les rues étaient sombres, il n’y avait personne dans les rues. Même les gardes se cachaient de la pluie torrentielle qui s’abattait sur la cité. Elle ne pouvait pas risquer de se retourner, celui qui la poursuivait y était toujours. Il n’était pas loin maintenant. Elle ne comprenait pas ce que lui arrivait cette nuit. Pourquoi elle ?

Elle servait tranquillement dans l’auberge où elle travaillait quand cet homme, petit et fouineur, entra. Elle le servait, naturellement, ce n’était pas la première fois qu’un homme dégoûtant lorgnait ses formes. Mais il y avait quelque chose de dérangeant dans son regard. Un truc malsain… Presque maléfique…

Elle courait toujours, devant elle pouvait apercevoir le mur est de la ville, il fallait qu’elle tourne. A gauche ou à droite ? Elle était fatiguée, très fatiguée. Elle ne pouvait pas s’arrêter. Il n’y avait personne pour l’aider… Personne… Personne…

En sortant de l’auberge elle a vu l’homme lui suivre. Elle a essayé de le semer, après tout elle avait grandit dans cette ville, elle le connaissait bien… Pas assez bien. Elle a commencé à courir et ses plus grandes peurs ont été affirmées. Il la poursuivait.

Gauche ? Droite ? Elle fonça vers la gauche. Elle espérait le semer dans le dédale des ruelles de Port-Ponant. Elle soutenait son allure et risqua un coup d’œil derrière elle… Rien… Personne… Elle ralentit ses jambes fatiguées et s’arrêta. En s’immobilisant elle écouta. A part la pluie il n’y avait pas de bruit. Son poursuivant n’y était plus ? Elle avait réussi à la perdre ? Elle soupira et essaya de se calmer : c’était bon ! Demain matin elle irait voir Gernol, son patron, pour lui raconter ce qui s’est passé. Peut-être il pourrait trouver l’homme en question et lui apprendre de ne pas gêner ses serveuses. Rassurée Florra se retourna.

La force du coup failli lui briser la mâchoire. Elle tomba en arrière et heurta sa tête contre une barrique débordante d’eau de pluie. Elle perdit temporairement conscience mais, une seconde après, quand elle rouvrit les yeux il était là. Trempé jusqu’aux os il la regarda d’un air obscène. Il s’est mis a genou et dit « Alors ma jolie tu veux qu’on sort ensemble ? » Son haleine de bière bonne marché l’empesta. Elle essaya de se libérer des son étreinte mais il était plus fort qu’il ne le paraissait. Elle essaye de crier quand elle sentit sa main libre monter le long de sa jambe. Son genou… Sa cuisse … Plus haut. Elle savait très bien ce que voulait cet homme. Il enleva l’autre main de sa bouche pour baisser ses propres braies. Elle ne pouvait crier… Elle ferma les yeux pendant qu’une mèche de cheveux ébène de l’homme lui tombait sur la figure. Il n’y avait personne pour l’aider… Personne … Personne … Personne….
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MessageSujet: Re: L'Histoire de Kalis.   L'Histoire de Kalis. EmptyMar 23 Aoû à 16:05

Chapitre I

1353CV-L’ Année de l’Arche

Le monastère de l’Oeil Immaculé était assez modeste pour un temple dédié à Heaume. Sa proximité à Port Ponant, une ville fameuse pour son infamie et pour la pègre qu’y rodait, faisait que les fidèles de ce dieu n’avaient pas leur place. Ses murs en pierre noire ne feraient pas le poids contre un assaut déterminé mais jamais les orques et autres créatures malfaisantes n’avaient essayé de le prendre. Les modestes champs autour, cultivés par les moines et autres heaumites, lui donnaient son indépendance.

Le soleil battait sur le dos du chevalier. Les petites mouches volaient autour du cheval gris qui les fouettait avec sa queue. Mengil avait pris son temps pour atteindre ce lieu de culte, après tout il avait tout son temps et sa cargaison précieuse n’aurait pas apprécié les mouvements brusques d’une véritable chevauchée. Il but un peu d’eau de sa gourde et s’essuya son front. Heaume, il faisait chaud !

En approchant du monastère il voyait clairement le père supérieur qui l’attendait. Qui attendait ce qu’il portait. Le petit paquet qu’il portait bougea un peu et émit un son. Il reprenait la petite forme calée dans ses bras et éperonna sa monture vers l’homme qui l’attendait sur le chemin en terre battue.

En arrivant à l’hauteur du prêtre, il descende de son cheval. « Lauden ? » Le haut prêtre Lauden hocha la tête. Mengil fit une grimace et montra le baluchon de torchons. « Voilà la petite. Vous avez reçu la lettre de Gernol ? » Encore le prêtre hocha la tête. Cet homme d’une quarantaine d’années souffrait d’une calvitie qui faisait un dôme brillant de sa tête. Les quelques cheveux blonds qu’y restait étaient coupés courts. Malgré son ventre bedonnant il avait l’allure d’un homme qui ne profitait jamais de la bonne chair, ses yeux noirs de fouine lui donnaient un air sec et revêche.

« Oui Mengil, j’ai reçu le message mais j’ai toujours quelques questions à vous poser. » Lauden regarda le cavalier vêtu de cuir usé. « Mon fils, d’où vient cet enfant ? »

Mengil n’aimait déjà pas cet homme, il y avait quelque chose qui ne l’assurait pas. Certes, il n’a jamais trop apprécié le culte de Heaume mais c’était le seul endroit où un enfant comme celui-ci serai hébergé gratuitement. Port Ponant posséder trop de personnes indigne de confiance et Bergol l’avait bien payé pour assurer l’éducation du bébé.

Mengil répéter ce que Bergol lui avait dit auparavant : « L’enfant est né d’une de ses serveuses. La pauvre fille ne pourrait jamais assurer l’éducation de l’enfant. »

Lauden haussa un sourcil, « C’est un enfant d’une de ses serveuses ? Suite à une soirée bien arrosée il l’a engrossé ? »

Mengil s’attendait que le prêtre lui pose cette question et, il le savait bien, ce n’était pas la peine de mentir à un des prêtres du Vigilant. « Non, la fille s’est fait violé l’hiver dernier. Suite à l’accouchement elle ne voulait rien savoir de son enfant. Le viol a du la traumatisé. »

Lauden fit une grimace : « Encore le bâtard d’une traînée. C’est malheureux mais soyez certain que le clergé d’Heaume veillera sur lui. » Il tendait ses mains vers le tas de torchons : « Donnez le moi. »

Mengil passa l’enfant à Lauden avec un mot : « Elle. » Le prêtre prit la petite fille et ouvrit le baluchon. « … Elle… ? Une bâtarde d’une traînée… Sa mère lui a donné un nom ? »

« Je ne sais pas. Je pense que c’était Bergol qui l’avait nommé. Elle s’appelle Kalistina. » Mengil donna une bourse de pièces au prêtre. « Voilà quelques sous. Je sais que ce n’est pas normal mais traitez-la bien. »

Lauden sourit : « Bien sur, mon fils. Dites à ce Bergol que la fille sera éduquée selon les principes du Vigilant. Au revoir. » Lauden se retourna et rentra dans l’enceinte du monastère, l’enfant dans les bras.
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MessageSujet: Re: L'Histoire de Kalis.   L'Histoire de Kalis. EmptyMar 23 Aoû à 16:05

Chapitre II

1357CV – L’Année du Prince

« Kalistina ! » La voix rauque de sœur Tallia résonna dans le court du monastère. « KALISTINA ! Où est cet enfant ? » La vielle prêtresse de Heaume marcha à travers la court ressemblant beaucoup à un taureau en colère. Sa robe grise claquait derrière elle et ses narines gonflaient pour démontrer son énervement. Encore une fois la petite bâtarde avait séché ses cours d’instruction Heaumite et sœur Tallia savait très bien où elle se trouvait.

La petite fille de quatre ans jouait paisiblement dans le poulailler. Malgré son jeune age et l’age des autres orphelins elle se sentait exclu. C’était comme si tout le monde savait qu’elle n’était qu’une petite bâtarde et le fruit d’un viol de surcroît. Ses camarades ne jouaient pas avec elle, même pendant les heures de corvées ils ne voulaient pas être avec elle. Les prêtres autour se disaient que ce problème se résoudra avec le temps. Kalistina, elle-même, s’en foutait royalement tous qu’elle aimait faire était de travailler avec ses seules vraies amies – les poules.

« Kalistina ! » Sœur Tallia entra en trombe dans le poulailler. « Que fais-tu encore là ? Tu sais que c’est l’heure d’apprendre les sermons dédiés à Heaume. Tu sais bien que c’est grâce à lui que tu vis dans le confort et loin de l’influence de ta garce de mère ! » Encore une fois on punissait un enfant pour les crimes de son parent. Le plus grave était que la mère de Kalistina était la véritable victime ici. Heureusement la petite fille ne pesait pas les mots de la prêtresse.

Sœur Tallia regarda la petite fille sortir de la paille encrotté où elle jouait avec les poules. « Pfff ! Regarde-toi ma petite, tu es sale. Autant dehors que dedans… Il faudra que tu te laves un peu. » Elle mena la petite fille par la main vers le puit central du monastère, où elle prit un torchon propre et, après l’avoir mouillé, s’est mis à nettoyer le visage et les mains de Kalistina. Petit à petit on voyait mieux le petit visage de la petite blonde. Ses cheveux d’un jaune pale comme le blé blanchi par le soleil. Ses yeux d’un marron chaud comme les écosses des noisettes et sa peau légèrement bronzée par ce soleil de mi-été.

« Kalistina, au lieu d’être avec les poules il faut que tu joues avec les autres enfants. Si ça continue comme ça tu vas devenir une poule… » Sœur Tallia sourit en voyant les yeux de la petite fille grandit d’émerveillement. Devenir une poule, cela l’horrifiait ? Ou cela l’intriguait ? « Allons Kalistina, tu es une petite fille. Une très jolie petite fille en plus. Si tu reste avec ces oiseaux tu vas commencer à faire ‘cot cot cot’. » Kalistina s’est mit à rire de joie en voyant la vieille dame faire la poule devant elle. Tallia regarda la fillette en souriant pendant qu’elle remettait une mèche rebelle derrière son oreille.

Kalistina sourit à la prêtresse : « Sœur Tallia, poule pas faire ‘cot cot cot’ » Sœur Tallia regarda Kalistina.

« Ah bon ? Elles font quoi alors ? »

La fillette sourit d’encore plus belle comme si le fait de raconter ce secret lui donnait un plaisir immense. Comme si la prêtresse voulait vraiment tout savoir sur la vie cachée des poules. « Elles font ‘Poc poc POC !!!’ »

Et les deux femmes, séparées par une cinquantaine d’années se sont mises à rire. Kalistina était contente. Très, très contente. Malheureusement cet été allait être la dernière été heureux de sa vie.
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MessageSujet: Re: L'Histoire de Kalis.   L'Histoire de Kalis. EmptyMar 23 Aoû à 16:06

Chapitre III

1358CV – L’Année des Ombres

Haut prêtre Lauden secoua la tête, cette réunion des clergés bien faisant de la région commençait à lui donner mal à la tête. Chacun prônait l’innocence de sa divinité. Tout le monde se croyait la victime d’une farce titanesque ou d’un malheur incompréhensible. Le monastère était loin de toute civilisation et le statut de son dieu tutélaire continuait. Heaume, parmi tous les dieux de Toril a pu garder sa divinité. Pour mieux protéger l’équilibre ? Lauden ne savait pas mais le chaos engendré par ce temps de troubles faisait en sorte que ce monastère soit l’œil de la tempête, un endroit calme où plusieurs convictions religieuses pouvaient discuter. Le fait qu’Heaume venait de tuer, il y a quelques mois déjà, Mystra la déesse de la magie n’aidait pas les choses.

« La situation est catastrophique ! » Elyssa, haute prêtresse de la défunte Mystra continuait son discours. « Votre dieu a anéantit la nôtre. L’équilibre mystique de Toril est bafoué. On lui dit ‘le Vigilant’… Vous êtes sûr qu’il n’a pas perdu l’autre œil ? »

A n’importe quel autre moment Lauden aurait répliqué mais cette réunion a duré trop longtemps. Deux semaines de diatribes et de conjectures. Un homme en plaques dorées se leva :
« Dame Elyssa, sachez qu’Heaume a fait son devoir. Il a été choisi par Ao lui-même. Torm aussi a périt mais il a emporté le Tyran avec lui. » Malgré cette perte Ancelin, paladin de Torm, semblait être fier de ce fait.

Lauden sourit à Ancelin et se leva à son tour. C’était bien l’heure d’adresser l’assemblée : « Mes amis, mes collègues… Notre époque est bien sombre. Il a eu trop de pertes que cela soit de l’ordre divin ou mortel. Nous sommes là pour voir ce que l’on puisse faire pour remettre les choses à leur place. Un messager des Ménestrels… » La congrégation montrait ce qu’il pensait de ce groupe, néanmoins Lauden continua : « … des Ménestrels m’a fait savoir que la restitution des Pierres de Destin remettra les dieux à leur place - aux cieux. J’ai même l’information du temple d’Eauprofonde que ces pierres vont être réunies bientôt. Avec… »

Lauden fronça les sourcils. Par la fenêtre il remarqua que le ciel paraissait plus sombre, des nuages orageux s’étaient rassemblés. Il continua : « …Avec notre unité on pourra… espérer… que… »

Il s’arrêta et les autres clercs regardèrent dans la même direction. Une prêtresse en robe blanche argentée proféra : « Douce Sélûné ! »

Par la fenêtre ils voyaient que maintenant le ciel était d’un gris anthracite, des éclairs légers crépitaient tandis qu’un grondement sourd remplissait les cieux. Un vieux moine de Savras se leva et dit : « Je vois que ces temps-ci sont devenus plus ténébreux… »

Avant qu’il ne puisse finir sa phrase la salle fut secouée par un choc sonore. Mi-chemin entre le tonnerre et une plaque de tôle déchirée. Une lumière vive et brillante inondait le monde et tous devint étourdis…

Secondes… Minutes… Heures… Ils ne le savaient point. Lauden revint à lui et sentit un changement. Le ciel était clair de nouveau. Plus aucun signe des nuage ou l’orage annoncé. Elyssa fut la première à parler : « La déesse est de retour parmi nous ! Changée mais de retours… »

Ancelin se leva : « … Torm… Le Juste est restauré à sa place. Qu’il soit loué ! »

Tous les prêtres remarquèrent la même chose. Le Temps des Troubles était terminé. Les dieux étaient de retour aux cieux. Tout était comme avant… presque. Lauden ferma les yeux et murmura une prière de remerciement à Heaume. En ouvrant les yeux il voyait Sœur Tallia à coté de lui. Elle avait l’air inquiète. Respirant lourdement, les cheveux en bataille, comme si elle venait de courir.

« Oui Sœur Tallia ? Il y a un problème ? »

La dame lui répondit avec une voix tremblotante : « Révérend Père, un bâtiment a été touché par le foudre. Il est intact mais je sens que quelque chose ne va pas. Des bruits affreux ont été entendus… je n’ai pas osé y entrer. »

Lauden regarda fixement la religieuse : « Quel bâtiment ? Il y a des blessés ? »

« C’était le poulailler… J’ai peur que Kalistina était dedans. »
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MessageSujet: Re: L'Histoire de Kalis.   L'Histoire de Kalis. EmptyMar 23 Aoû à 16:07

Chapitre IV


« Cette fille n’a été que des ennuies ! Je commence à regretter le jour que je l’ai vu pour la première fois. Je savais qu’elle nous apportera que du malheur. Que Heaume soit mon témoin, si elle a causé des dégâts dans la poulailler je la vire d’ici sur le champs. Pourquoi elle se terre là-bas sans cesse ? Ce n’est pas naturel pour une fille de son age… Elle n’a pas d’amis ? »

Sœur Tallia, qui avait du mal à suivre Père Lauden dans les couloirs du monastère, réponde :

« Non mon père, les autres enfants ne l’apprécient pas. Kalistina quitte ses cours d’instruction heaumite tout le temps. Pourtant elle semble posséder un véritable don pour les animaux… »

Lauden s’arrêta net. Sœur Tallia remercia Heaume –ses vieilles jambes commençaient à lui faire un mal fou.

« Ma sœur, cette fille est le fruit d’une acte malveillante. Cette instruction religieuse n’est que pour son salut, et le salut de son âme. Sinon elle risque de devenir autant une traînée que sa putain de mère. Elle ne doit plus fréquenter le poulailler ! Ce n’est pas un bosquet de druide ici ! »

Tallia baissa les yeux. Même si elle n’était pas entièrement d’accord avec Lauden elle ne pouvait contredire ses ordres et son autorité.

« Oui, Révérend Père. »

Lauden sourit et poursuivit son chemin vers la cours intérieure du monastère. Il y régna un silence quasi-surnaturel. Le poulailler semblait intact de l’extérieur. Aucun bruit n’y sortait – même pas le bruit habituel des volatiles. Il y entra.

Les rangées de perchoirs et de nids étaient sens dessus sens dessous. De la paille, de la fiente de poule et des morceaux de bois jonchaient le sol. Des plumes volaient toujours dans l’air et l’odeur des oiseaux remplissait le petit bâtiment en bois. A l’intérieur il y avait peu de lumière, juste assez pénétrait par les interstices entre les planches en bois qui formaient les murs. La porte ouverte laissait entrer un peu plus de lumière et Lauden a pu apercevoir le chaos dedans. Sœur Tallia regarda par-dessus l’épaule de l’homme.

« Oh Doux Heaume ! »

Le prêtre entra dans le poulailler dévasté. Il regarda autour de lui, sa robe en bure claquait dans le vent de l’après orage.

« Par l’œil du Vigilant, que veut dire tout ceci ?! Où est cette fille ? »

Sœur Tallia passa autour de lui et se dirigea vers un amas de bois et de paille. Elle aperçut un petit pied qui dépassait un tas de plumes. En se penchant elle remarqua que ces plumes étaient ensanglantées.

« Kalistina ? KALISTINA ! »

La vieille religieuse avait la voix qui tremblait, certes cette fille était incorrigible mais elle avait une petite quelque chose d’attachante. Sa frimousse bordée de mèches blond clair qui lui donnait un aspect angélique. Et puis il y avait cette lueur d’intelligence dans ses yeux noisette. Tallia fouilla dans le détritus, encore des plumes et de la paille, maculées de sang. Elle toucha quelque chose de mou, humide – un corps. La fille ?! Dans une frénésie de peur Tallia souleva un petit corps encore chaud, inerte. Une poule morte. Et une autre. Au fur et à mesure qu’elle creusait dans les décombres elle découvrit d’autres oiseaux morts. Trois planches intactes furent soulevées et elle dégagea le corps de la petite fille…

Les vêtements de la petite blonde étaient en lambeaux, du sang couvrait son corps. A travers les haillons Tallia vit des marques noires et pourpres sur ses membres – des hématomes.

« Ma pauvre puce… » La vieille dame était manifestement choquée par l’état de Kalistina. Lauden l’était nettement moins :

« Tu l’as trouvé ? Soigne-la et emmène-la à mon bureau aussi tôt que possible. Je veux savoir exactement ce qui s’est passé. »

Avec ces mots Lauden partit du bâtiment ravagé. Secouant la tête, Tallia enleva la saleté du corps de l’enfant. Respirait-elle toujours ?

Vérifiant que Kalistina soit encore en vie elle murmura une prière à Heaume. Elle plaça ses paumes sur la poitrine de la fille et une douce lumière l’enveloppa. Haletante, Kalistina revint à elle. Luttant pour prendre son souffle elle ne dit mot, et puis, en voyant le carnage autour d’elle, les corps sans vie de ses amies les poules, elle commençait à pleurer. Inconsolable, malgré les attentions de la prêtresse, elle parla enfin :

« Poc poc poc ?... »
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MessageSujet: Re: L'Histoire de Kalis.   L'Histoire de Kalis. EmptyMar 23 Aoû à 16:07

Chapitre V


En moins d’une heure sœur Tallia a pu nettoyer la crasse sur la peau de Kalistina. Un mélange de terre, de sang et de déjections de poule et d’œufs brisés couvrait la peau de la fillette. Ses cheveux étaient dans un état lamentable mais trois lavages au savon d’huile d’olive ont pu les rendre moins sales. Ses vêtements changés Tallia l’emmena devant Père Lauden dans son bureau austère.

L’homme regarda la petite fille avec le même air que celui qui trouve une crotte de chien sur la semelle de sa botte. Un air de dégoût et de curiosité l’envahit.

« Heaume ! Que lui est arrivée ? »

La fille, même lavée, n’était plus la même. Les présumés hématomes sur ses bras et ses jambes ne l’était point. Des striures pourpres et noirs faisaient des formes difficiles à cernées. On aurait dit qu’un maître tatoueur fou s’est laissé aller avec ses encres sur la peau blanche de l’enfant. Le visage et le cou étaient libres de ces marques.

« La reste de son corps est pareil ? »

Sœur Tallia hocha la tête. Lauden s’appuya sur ses coudes, tout son poids sur son bureau en bois massif.

« Je veux voir… »

« Est-ce vraiment nécessaire ? La pauvre… »

« Déshabille-la ! Je suis toujours ton supérieur à ce que je sache… »

La religieuse, soumise aux ordres du haut prêtre hocha encore la tête. Doucement, comme si Kalistina était son propre enfant, elle souleva la tunique neuve de la fille. Lauden regarda avec une horreur croissante tandis que Tallia enleva l’habille de la fille. Ses yeux porcins brillaient dans la lumière de la salle. Les marques encerclées ses mollets et remonta sur ses cuisses fines. Des zébrures faisaient comme une double ceinture autour la taille de la fille, descendant en ‘V’ vers son pubis dénué de signes de maturité féminine. D’autres marques cerclées autour des sa poitrine plate et montaient sur ses épaules.

Léchant ses lèvres sèches avec une petite langue rose Lauden dit :

« Tourne-la. »

Tallia obéit et Lauden vit que le dos de l’enfant était marqué d’un anneau noir et violet. Des marques comme des flammes allaient vers l’extérieur de ce rond. Ses fesses maigrichonnes portaient également des marbrures similaires.

Lauden semble perdu en voyant cet fillette, tatouée et nue. La vieille prêtresse lui parlait mais il n’entendit mot. Il secoua la tête, comme si pour déboucher ses oreilles – pour éclaircir son esprit troublé. Il regarda Tallia, elle demanda :

« Je peux la rhabiller ? »

Avec un sourire malsain, Lauden acquiesça. Quand la fille fut vêtue il regarda la religieuse :

« A ton avis, qu’est-ce qui s’est passé ? »

Tallia secoua la tête pour montrer son manque de compréhension :

« Je ne sais pas mon père. Elle était entièrement sous le débris. Les poules étaient toutes autour d’elle, comme si… si… »

« Comme si quoi ? Tu radotes ma sœur. »

Choquée par cette exclamation sœur Tallia continua :

« Ben… C’est comme si les poules l’avaient protégé. »

D’un coup Lauden ricana, le bruit était loin d’être rassurant :

« Tu veux dire que ces animaux se sont sacrifiés pour sauver cette petite traînée ? Pfff, je me demande si tu n’as pas trop abusé du vin rituel… »

Les propos de Père Lauden commençaient à inquiéter Tallia. Certes elle n’a pas toujours été d’accord avec son supérieur, surtout en ce qui concernait la fille Kalistina, mais il était toujours resté correct. Tallia ne riposta pas, elle secoua la tête silencieuse. Lauden scruta la fillette et écarquilla les yeux. Il y avait autre chose … ses oreilles.

Il se leva et s’est mis devant elle. Une main grasse approcha lentement à l’oreille droite de la fille. Deux doigts se libèrent de sa main pour tripoter la partie supérieure de l’oreille. Cette oreille avait changée, maintenant le bout était effilé, pointu.

« Que veut dire ça ?! Cette fille a été maudite je te dis. Punie pour les crimes de ses parents débauchés. »

Soudain la tête de la fillette tourna vers le prêtre. Ses yeux noisette semblaient luire dans la lumière. Elle ouvrit sa bouche :

« Gna mablung, Ta’ah malek tsi Kah’aï… »

Les deux religieux se regardèrent, étonnés.

« Gna Keh’eir mablung. Ghaï ta’ah tzorek ! »

Sans réfléchir Lauden claqua le visage de Kalistina. Le bruit sourd entonna dans la pièce comme un coup de tonnerre. Les deux femmes étaient abasourdies. La fille se laissa tomber lourdement sur ses genoux, ses mains devant elle sur le sol. Avec une rapidité étonnante Lauden regagna sa chaise derrière son bureau pendant que la fille commença à sangloter.

« Sœur Tallia, je te charge de t’occuper de cette… fille. Personne d’autre ne doit l’approcher. Compris ? Autrement dit, je te relève de tes fonctions – ta seule concerne sera l’éducation de cet aberration. Pars, maintenant. Je dois réfléchir à son avenir. »

Les deux femmes quittèrent le bureau sur le champ. Dans la pénombre du bureau les mains tremblotantes du haut prêtre de Heaume cherchaient une fiole dans un tiroir. Lauden vida la petite bouteille d’un trait. Il réfléchissait aux mots de l’enfant. Il connaissait peu le langage utilisé. Cependant il a appris les bases de cette langue. Pour mieux combattre l’ennemi il fallait le connaître. Mais jamais il l’avait entendu venant de la bouche d’un enfant… L’Abyssal…
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MessageSujet: Re: L'Histoire de Kalis.   L'Histoire de Kalis. EmptyMar 23 Aoû à 16:08

Chapitre VI

1359CV – L’Année du Serpent.

L’année qui suivait fut monotone pour Kalistina. Pendant la première moitié de la journée elle dormait dans une cellule austère sans fenêtre. Un petit lit en bois avec un matelas fourré de paille formait la seule décoration de la pièce avec une icône du symbole de Heaume au-dessus. Elle mangeait ses repas que Sœur Tallia lui apporta seule dans sa chambre. Dans les après-midi Tallia lui faisait ses cours. Avec l’instruction religieuse venait l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et les mathématiques. Sœur Tallia fut étonnée par l’intelligence de la fillette de six ans. Son mémoire était phénoménal, après quasiment chaque leçon elle arrivait à recopier tout ce que la prêtresse lui avait enseigné. Apres deux mois de cours, les bases de son éducation étaient solidement établies. Sœur Tallia se demandait bien ce qu’elle pouvait lui apprendre de plus. Un jour elle donna son rapport au Révérend Père Lauden.

« Mon père, la fille apprend bien ses leçons. Tellement bien que je demande si j’ai votre accord pour lui enseigner d’autres matières. »

Lauden leva un sourcil, il ne s’attendait pas que Kalistina soit une bonne élève et encore moins qu’elle soit aussi douée. A vrai dire il ne voyait pas le mal en permettant qu’elle apprenne d’avantage.

« Je t’accorde ce droit. Tu emmèneras la fille à la bibliothèque quatre heures avant l’aube chaque nuit. Là, tu pourras lui enseigner ce que te semble nécessaire. »

La nuit était le seul moment de la journée où Kalistina avait le droit de quitter sa chambre. Lauden avait décrété qu’elle ne devait, sous aucun prétexte, se mélanger avec les autres enfant du monastère. En réalité pendant deux mois Kalistina n’avait vu personne d’autre à part Sœur Tallia. La vie de la fillette était encore plus solitaire qu’auparavant.

Quand Tallia lui annonça qu’elle aurait l’occasion d’apprendre dans la bibliothèque, la fille fut remplie de joie. A vrai dire elle ne comprenait pas entièrement ce que lui est arrivé. Elle trouva les marques plutôt jolies, les formes qu’elles faisaient semblaient agréables. Un jour elle demanda à Tallia leur signification.

« Sœur Tallia ? Pourquoi les poules m’ont dessiné dessus ? »

La vieille dame regarda la petite blonde d’un air incrédule. N’avait-elle vraiment aucun souvenir de ce qui s’est passé ?

« Kalistina, » elle pesait bien ses mots, comment expliquer toutes les implications de l’événement d’il y a un an ? « Kalistina, les poules ne t’ont pas dessiné dessus. Elles t’ont sauvé. Les dessins sur ta peau sont comme des cicatrices… Aller, on en parle plus – montons à la bibliothèque. »

Les premières semaines, Tallia introduisait les règles de cette partie du monastère. Comment trouver les œuvres et les ranger correctement. Comment les manipuler et comment utiliser les notes de référence. Tout cela semblait très ennuyeux pour Kalistina, mais elle suivait les règles à la lettre. Tallia fut surprise par le sérieux de la fillette, pendant ses quatre heures d’étude quotidienne.

L’approfondissement de l’art de la lecture et de l’écriture donnait place aux cours de géographie et de l’histoire de’Aber-Toril. Tallia était certaine que la petite devait partir un jour – sûrement ces études pourraient lui servir. L’étude théologique général prenait une certaine importance également car les changements physiques de la petite blonde avaient probablement une base divine. Tallia, pendant les heures de lecture personnelles de la fille, poursuivait ses propres recherches sur les origines du malheur qui a frappé Kalistina. Elle passait par un grand nombre d’ouvrages sur les divinités majeurs et mineurs du monde mais ne trouva rien de concret. Même certains tomes sur les possessions démoniaques n’apportaient pas de l’aide. Au fond d’elle la prêtresse espérait que le changement ne soit que physique car un changement spirituel serait encore plus difficile à contrer.

Une nuit elle découvrit Kalistina en train de lire un livre qui lui faisait écarquiller les yeux.

« Kalistina. Tu lis quoi là ? »

La petite frimousse de la fille s’éclaircit et souleva le vieux grimoire pour que la religieuse puisse voir le titre.

« Korastrix da’ir nethag’n ? Mais Kalistina, cet ouvrage ne t’apportera rien – tu aimes les dessins ? »

« Oui Sœur Tallia, et l’histoire du dragon Anasthananrix le Rouge c’est bien aussi… »

Tallia secoua la tête incrédule, avec une voix calme et mesurée elle dit : « Kalistina… ce livre est en draconique. Tu ne peux comprendre ce qui est écrit là-dedans… » Sœur Tallia s’arrêta – comment la petite connaissait le nom du dragon dans l’histoire alors ? C’était en draconique aussi… Elle s’est mise à coté de la blondinette. « Kalistina ? Lis-moi à haute voix cette page. Elle la lisait, sans problème en langue commune, et la page suivante aussi… Tallia ne comprenait rien – le changement de Kalistina, avait-il un rapport draconique ? Il fallait qu’elle étudie la possibilité.

Elle reprit le tome à la petite file et lui donna un bestiaire rédigé par le célèbre Elminster. Rangeant le livre sur les dragons elle entendit des pas venants de l’entrée de la bibliologique. Tallia se dépêcha pour rencontrer le visiteur matinal. Elle vit que c’était Drévis, un moine aveugle qui travaillait en tant que secrétaire pour père Lauden.

« Frère Drévis ? Que puis-je faire pour toi ? »

Le moine sourit, la regardant avec ses yeux laiteux.

« Père Lauden souhaite te voir, toi et la fille, toute de suite. »

Avec cette message il partit, laissant Tallia seule dans la bibliothèque. Seule, à part la petite fille et ses propres craintes.
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MessageSujet: Re: L'Histoire de Kalis.   L'Histoire de Kalis. EmptyMar 23 Aoû à 16:09

Chapitre VII

Soeur Tallia et Kalistina entrerent dans le bureau de Pere Lauden, cela faisait exactement un an jour pour jour que la fillette n'avait pas vu le haut-pretre. Elle a immédiatement vu que l'homme en question semblait plus fatigué que la deriere fois. Ses membres charnues étaient plus maigres comme s'il avait suivi une régime stricte pendant des mois. L'embonpoint parti, ses vêtements pendaient sur lui comme un épouvantail. Ses joues creuses et les cernes autour de ses yeux lui marquaient comme étant un homme épuisé et nerveux. Sa peau était tres pale et lui donnait l'air d'un malade.

L'homme fit une grimace en voyant Kalistina. Ses yeux allaient de la pretresse à la gosse sans cesse. On aurait dit la proie de quelque bête féroce. Que lui arrivait? A coté de Lauden il y avait un inconnu. Grand et musclé, il portait une armure étincellante avec une coupe en or gravée sur le plastron. L'homme avait une épée ouvragée qui pendait d'une ceinture en cuir marron usée. Son visage, la peau basannée, était balafré due à moultes rixes. Sa chevelure tombant à ses épaules avait la couleur d'or terni.

Certes, c'était un bel homme mais il y avait quelque chose d'étrange dans son regard de bleu glaciale qui faisait peur à Kalistine. Cependant c'était le symbole gravé sur son plastron que Soeur Tallia redoutait le plus. La coupe dorée, symbol des chevaliers de la calice -Des chasseurs de démons.

L'Ordre des Chevaliers de la Calice était un groupe de preux et de pretres suivants diverses divinités, mais par dessus tout les diux du Triade: Ilmater, Lathandre et Heaume. Leur but était d'affronter les hordes démoniaque coute que coute. Naturellement Lauden a dû les contacter pour obtenir d'autres informtions sur l'evenement qui a touché Kalistina.

"Soeur Tallia, voici Deranis, paladin de Heaume et Chevalier Doré de la Calice."

L'homme en question hocha la tête. Lauden continua:

"Je l'ai fait venir pour mettre un peu de lumiere sur le cas de la petite Kalistina." Il fit un sourire qui n'avait rien à voir avec l'humour. La petite fille frissonna en voyant cette grimace.

"Merci Révérend Pere." Deranis avait une voix de bariton, son accent du sud était aussi doré que ses cheveux et la calice sur son plastron...

Il parlait mais Kalistina ne comprenait rien. Sa voix comme un bourdonnement dans sa tete. Son nez lui piquait et elle voyait des goutes de sang tomber sur le planchet de chene massif. Sa tete tournait, et tout devint noir...

La petite tomba à terre avec un bruit sourd.
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MessageSujet: Re: L'Histoire de Kalis.   L'Histoire de Kalis. EmptyMar 23 Aoû à 16:10

Chapitre VIII


La fillette entendit la voix d’un homme : « ... Kalistina... Kalistina... réveille-toi ma petite... allez... ouvre tes yeux... »

Péniblement elle ouvrit ses yeux. C’était comme si elle se réveillait d’un rêve inachevé. En se levant sur ses coudes elle s’est mise à quatre pattes. Le sol était tiède comme des pavés chauffés par le soleil d’été. Un grondement sourd comme un orage lointain semblait omniprésent dans la pièce. Elle regardait les gouttes de sang sur le marbre noir par terre. Ce n’était pas le bureau austère du Père Lauden.

Avait-elle perdu connaissance pour se retrouver ailleurs que le monastère d’Heaume ? Elle connaissait pourtant bien le complexe monastique où elle avait grandit et aucune salle ne possédait un revêtement de sol pareil – à sa connaissance. Où était-elle ?

Encore elle entendit la voix de l’homme qui lui parlait, d’une voix railleuse mais mielleuse au même temps, étrangère mais pourtant si familière : « Kalistina... »

Toujours sur ses mains et ses genoux elle leva la tête mais les mèches de sa tignasse blonde l’empêchaient de tout voir. Dans cette position il lui était impossible d’écarter ses cheveux. Un sentiment d’effroi l’envahit et elle commença à trembloter de peur. Elle pouvait entendre quelqu’un (sûrement l’homme qui lui parlait) qui marchait doucement autour d’elle comme un lion marchant autour de son proie et, soudain, la voix jaillit : « Ah, enfin je te voit en chair et en os, fin, presque... »

L’homme ricana d’un rire aigue. Elle avait peur et elle ne savait pas qui lui parlait. Pendant un an elle avait vécu quasiment seule, à part la présence de Soeur Tallia, et maintenant elle se retrouvait dans un endroit qu’elle ne connaissait pas avec un homme qu’elle ne connaissait pas non plus. Cependant la curiosité de la fillette l’obligea de voir ce lieu et, surtout, cet inconnu. Elle se bascula sur ses genoux en arrière pour poser ses fesses plates sur ses talons. Ce mouvement lui permit de libérer ses mains du sol et, accroupit, elle poussa ses cheveux en arrière, plaquant les mèches de devant derrière ses oreilles, pour mieux voir le lieu où elle se tenait et, encore plus, l’homme qui lui parlait.

Le sol était donc en marbre noir strié de pourpre, et les murs semblaient être de la même matière. Des piliers bordaient les murs, plus pour décoration que par nécessité architecturale, encore fabriqués de la même matière que les alentours. Elle regarda ses bras tatoués et remarqua que les formes semblaient similaires. L’air était tiède et la lumière venait d’une centaine de torches aux flammes rouges plaçaient tout autour de la salle. Il n’y avait pas d’autre décoration dans la pièce énorme à part une grande double porte en fer dans le mur devant elle. Mais ce n’était pas ce lieu étrange qui lui préoccupait le plus. Non. C’était plutôt l’homme qui se tenait debout devant elle.

Il était grand, mais n’importe quelle adulte semble grande à la perception d’un enfant de l’age de Kalistina, et maigre. Habillé de façon pratique avec des braies noires usée et d’une chemise en soie d’un noir encore plus sombre. Pardessus la chemise il portait un gilet en cuir marron et sur ses pieds des bottes de marche en cuir usée. Sur son flanc battait une épée aussi longue que la fille était grande. Elle fixa son visage, sa peau était très pale et, avec ses pommettes hautes et son nez aquilin et fière, il avait presque un aspect elfique. Kalistina avait déjà vu des dessins avec des elfes et elle savait clairement qu’il n’appartenait pas à cette race. Et puis ses yeux.... Ils étaient perçants et intense. Il regarda la fille avec un sourire sournois et parla encore :

« Ah, voilà que tu me regarde. Cela fait belle lurette que j’avais envie de te voir. Mais », il balança son bras dans l’air avec une geste de troubadour mélodramatique, « ...j’ai été trop occupé avec mes nouvelles fonctions. Assurer ma place ici-bas à pris beaucoup de temps tu sais Kalistina. Beaucoup de temps et, surtout, beaucoup d’énergie... »

Il scruta la petite fille et fit une grimace. « Tu devrais être morte à l’heure qu’il est, mais il me semble que je ne peux rien contre toi, petite veinarde ! Et oui, malgré tout le pouvoir que j’ai amassé il semble que nos destins sont liés. »

Kalistina regarda cet homme étrange et, avec une petite voix tremblotante, dit : « T’es bizarre toi. Chais pas ce que tu dis mais t’es bizarre. »

L’homme ricana, « Non. Je suppose que tu es encore trop jeune pour bien comprendre. D’ici quelques années peut-être ? Quand tu seras une belle femme comme ta mère. »

Kalistina écarquilla les yeux et bégaya, « M...M...Maman ?

Avec un regard dur l’homme répliqua, « Allez, assez parler petite conne. Va-t-en ! », Et, avec un claquement de ses doigts fins, Kalistina retrouva l’inconscience et retomba à terre.
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MessageSujet: Re: L'Histoire de Kalis.   L'Histoire de Kalis. EmptyMar 23 Aoû à 16:11

Chapitre IX


Soeur Tallia se retourna vers la fillette, malgré sa loyauté envers le clergé d’Heaume elle commençait à douter du Père Supérieur. Elle ne voulait plus voir Père Lauden traiter Kalistina comme une bête de foire. Elle voyait clairement le sang qui coulait de son nez et elle se pencha pour redresser la petite fille. La petite était tombée comme si elle a été foudroyée par quelque éclair invisible. Kalistina semblait marmonner quelque chose d’intelligible. Soeur Tallia s’approcha pour mieux entendre ce qu’elle disait. Soudain elle ne voyait plus la fille, Kalistina avait disparu.

Père Lauden haussa un sourcil : « Ah, je vois que cette créature en forme de fillette a pris peur dés qu’un chasseur de démon est présent. » Il tourna vers Deranis, « Qu’en pensez-vous ? Est elle en ligue avec quelque dieu sombre ? »

Deranis hocha la tête gravement. « Père Lauden, vous avez vu juste de me convoquer ici. Je vois bien que quelque chose de mauvais se trame ici. »

Lauden eut un sourire en entendant les mots du paladin. « Oui, voyez-vous cette fille ne cesse de nous pourrir la pureté spirituelle du monastère. Même à l’age de quatre ans, l’année dernière, elle a massacré tous les volatiles pendant qu’un sombre maléfice la transformait en la chose qu’elle est maintenant. Dommage que vous ne pouvez pas la voir des vos propres yeux. Les marques impies qui ornent sa peau... » Les yeux de Lauden luisait dans l’obscurité de son bureau. Le souvenir du corps de Kalistina couvert des ces marques étranges le hantais même maintenant.

Deranis regardait Père Lauden au coin de l’oeil. La chevelure blonde immaculée du chevalier en parfaite harmonie avec le calice d’or sur son plastron. Il laissa échapper un soupir, « Je jugerai de moi même Père Supérieur. Sachez tout de même que je donnerai mon jugement sans ni l’intervention ni l’avis de votre part. Apres tout c’est quand même mon travail et la raison que vous m’avez demandé ma présence. »

Sorti de sa rêverie Père Lauden regarda l’homme en armure avec circonspection. Il était inquiet, certes. Les paladins de l’Ordre de la Calice étaient des hommes justes et bons mais que des hommes. Il savait au fond de lui que Kalistina était envahit par un esprit maléfique mais se pourrait-il que ses pouvoirs aillent convaincre le paladin qu’elle n’était qu’une malheureuse victime ? Se pourrait-il que Deranis se trompe ? Il sourit à Deranis. « Bien sur Maître Paladin, loin de moi de vous contredire. Je suis certain que vous remplirez vos fonctions au mieux de votre réputation. »

Pendant tout ce temps Soeur Tallia resta à genoux près de l’endroit où se tenait Kalistina il y avait à peine quelques minutes. Elle n’arrivait pas à croire ce qui s’est passé. La petite blondinette avait purement disparue devant les yeux des trois adultes. Ceci était clairement mauvais pour elle. Père Lauden demanderait sûrement une investigation poussée sur l’âme de la petite. Cela en soit n’avait rien de dramatique mais parfois, surtout sur un individu si jeune et si fragile que Kalistina, cela engendrait des séquelles psychiques voire mêmes physiques si les sondes divines n’étaient pas utilisées en douceur. Et, à vrai dire, la préoccupation du Père Lauden pour la fillette approchait l’harcèlement, non cela bordée sur l’obsession.

Elle avait connu Lauden depuis au moins vingt ans, c’était un homme loyal, entièrement dévoué à sa foi et les principes de Heaume mais depuis le changement de Kalistina elle observait chez lui une nette évolution dans son comportement. Cette évolution l’inquiétait d’avantage chaque jour. Quelque part le fait qu’il avait appelé un membre de l’Ordre de la Calice l’avait apaisé car c’était lui qui allait donner la décision vis-à-vis la fille à quelqu’un d’autre d’impartial, ou presque. Se rendait-il compte de ce que l’arrivait ? Cependant il se pourrait que le paladin voie réellement quelque chose de démoniaque chez Kalistina et cette idée effrayée la religieuse parce qu’elle y serait impliquée sans doute. Au plus profond d’elle même elle craignait la vérité de la transformation de la gosse. « ... si cela vous convient, ma soeur ? »

Soeur Tallia secoua la tête. Elle regarda celui qui lui adressait la parole. C’était le paladin Deranis. Il a du voir qu’elle n’avait pas écouté ce qu’il lui avait dit, perdue dans sa réflexion sur le sort de Kalistina. Plus vite que Tallia aurait cru possible Père Lauden se dirigea vers elle, son visage rouge de colère :

« Réveillez-vous ma soeur ! Tu commences à m’énerver avec votre sympathie mal placée pour cette déchue ! » Il se tourna vers le paladin, « Sire Deranis, ne voyez-vous donc pas que cette fille a même pu envoûter une de mes religieuse ? Celle qui était censée la surveiller en plus ! » Lauden regarda Tallia fixement et, pendant un court instant, la femme croyait qu’il allait la gifler.

Deranis s’interposa avec sa pure prestance, sa présence seule suffisait à calmer Père Lauden. « Père Supérieur «, il parla avec son accent doré du Sud, « je serai heureux si vous pourriez être plus obligeant envers la Soeur Tallia. Elle ne fait que son devoir de compassion envers la fillette. A mon avis vous pourriez en apprendre quelque chose. » Lauden devint presque pourpre de colère aux mots du paladin. Deranis soutint son regard et Lauden s’est tu. « Soeur Tallia, je vous demandais ce que vous pensez des événements qui concernent la fille ? J’aimerais que vous me racontiez tout ce que vous avez remarqué pendant l’année que vous l’avez suivi, en privé, si cela vous convient. »

La vieille prêtresse ouvrit sa bouche pour lui répondre mais avant elle ne le pouvait la forme recroquevillée de Kalistina apparut devant elle. Le paladin ouvrit grand les yeux, « Je vois qu’elle est de retour parmi nous. Je propose que l’on emmène directement au temple, nous devons savoir ce qui se passe immédiatement ! »
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